Elaboré depuis la haute Antiquité, le savon d'Alep représente plusieurs milliers d'années de culture et d'histoire. Le mode de fabrication originaire de la ville d'Alep en Syrie a été perpétué.
Au fil du temps, et grâce aux croisés qui le rapportèrent en Occident, ce savon s'est répandu à travers le bassin méditerranéen, en passant par l'Italie et l'Espagne, pour atteindre Marseille, dont le savon est l'héritier direct du savon d'Alep. Plus largement, le savon d'Alep est à l'origine de la totalité des savons durs dans le monde.
Il est élaboré exclusivement avec des matières premières naturelles. L'olive et le laurier sont utilisés pour sa fabrication, ajoutant parfum et, d'après certains, des vertus curatives à ce savon dit «surgras».
La ville d'Alep est située au nord-ouest de la Syrie. Ce serait l'une des plus vieilles villes au monde à avoir continuellement été habitée depuis sa création. Cet important centre commercial et industriel est connu pour ses souks couverts (peut-être les plus beaux au monde, comprenant de nombreuses boutiques et des mosquées des XVIe et XVIIe siècles), pour sa célèbre citadelle dominant la ville et pour ses savons.
Les premiers savons durs ont été élaborés au nord-ouest de l'actuelle Syrie. Ces savons, tels qu'ils existent à Alep, ont vraisemblablement été introduits en Europe par les Croisés. Les premières savonneries en Europe se créent, au XIIe siècle, en Espagne et Italie (Naples, Alicante, Gênes, Bologne, Venise) puis, au milieu du XVe siècle, à Marseille.
Le savon d'Alep est fabriqué, là où il a été créé, selon un procédé artisanal qui demeure à l'identique depuis sa création. Cette tradition séculaire est perpétuée jusqu'à nos jours, génération après génération et de père en fils, par les maîtres savonniers d'Alep.
Fabrication de l'huile d'Argan
L'arganier est spécifique du sud ouest marocain. Il occupe une place centrale dans l'économie locale. En effet, il résiste à des températures très élevées et donne le fourrage des troupeaux de chèvres, qui grimpent agilement sur ses branches afin de se repaître de ses feuilles et de ses noix. En outre, le sol est tellement aride que les chèvres préfèrent les feuilles de l'arganier.
La tradition veut qu'au printemps les femmes récoltent les noix et les donnent à manger aux chèvres. Leur appareil digestif dissout alors la coque et le noyau, et les fruits sont ramassés dans le crottin pour être ensuite réduits en pâte et pressés. Cette pratique disparaît cependant progressivement.
Cette huile d'exception est préparée artisanalement dans la plupart des foyers, et exclusivement par les femmes, qui brassent la pâte afin d'obtenir le précieux substrat. La production d'un litre d'huile d'Argan nécessite environ 8 heures de travail.